Vous avez des mycoses (ongles, vagin, bouche, peau), des démangeaisons , des problèmes de peau (pellicules, acné, rosacée, eczéma, psoriasis…) ? Vous ressentez des pulsions, une forte attirance pour le sucré, le pain; les pâtes… Et pour couronner le tout, vous êtes ballonnée, vous avez mal au ventre, de la diarrhée, de la constipation ?
Euréka ! Cela ressemble à la candidose intestinale autrement appelée SIFO (Small Intestinal Fungal Overgrowth) ! 😣
Mais comme un bonheur n’arrive jamais seul, il est courant (environ 1/3 des cas) que la candidose intestinale soit associée à un SIBO (Small Intestinal Bacterial Overgrowth).
Mais ne vous inquiétez pas, les deux peuvent être pris en charge de concert grâce à un protocole adapté. 🙂
Maintenant que vous suspectez un SIFO (et/ou un SIBO), vous avez besoin d’y voir plus clair pour avancer et savoir quoi faire pour en avoir le cœur net.
Dans cet article, je vous livre le mode d’emploi 📖 pour distinguer le SIFO du SIBO :
Tout ce qu’il faut savoir sur la candidose intestinale avant de débuter
Les analyses à connaître pour savoir si vous avez une candidose intestinale
Tout ce qu’il faut savoir sur la candidose intestinale avant de débuter
Pour commencer notre enquête, voyons ce qu’est exactement la candidose intestinale et qui est concerné.
Qu’est-ce que le SIFO ? 🔍
Carte d’identité du SIFO
SIFO signifie Small Intestinal Fungal Overgrowth soit en français, prolifération fongique de l’intestin grêle. Ce terme veut dire qu’il y a trop de champignons dans l’intestin grêle.
Il est aussi appelé candidose intestinale ou mycose digestive.
C’est souvent le champignon de type levure nommé Candida Albicans qui prolifère au détriment du microbiote commensal (qui vit en bonne entente avec nous). 🍄
Le SIFO est étudié depuis une dizaine d’années aux Etats-Unis (https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25786900/).
En France, il faut bien préciser qu’on parle de candidose intestinale / mycose digestive car ce qui est connu par les médecins aujourd’hui c’est la candidose systémique, beaucoup plus grave. Cela se produit lorsque le Candida passe sous sa forme mycélienne qui est pathogène et qui s’étend dans tout le corps (personnes immunodéprimées notamment).
Etes-vous concernée par le SIFO ? Découvrez le profil à risque
1 700 000 personnes soit 2.5 % de la population française
2x plus fréquent chez les femmes que chez les hommes
20 à 40 ans, âge moyen des personnes touchées
Vous reconnaissez-vous dans ce profil ?
Candidose intestinale : les symptômes à surveiller
Il y a des symptômes typiques qui trompent rarement ! 🕵️♀️
En premier lieu, gardez en tête que ces symptômes peuvent varier d’une personne à l’autre et que vous n’êtes pas obligée de tous les avoir pour être touchée par la candidose intestinale !
- Mycoses aux ongles, vaginale, buccale, cutanée
- Démangeaisons anales
- Problèmes de peau : pellicules, acné, rosacée, eczéma, psoriasis…
- Envies/pulsions de sucre, notamment raffinés : pain blanc, pâtes blanches, gâteaux, boissons sucrées… 🧁
- Intolérance à l’alcool : le Candida fermente les sucres et produit du gaz carbonique ce qui peut créer la sensation d’être saoul 🍷
Vous pouvez aussi avoir des symptômes moins spécifiques comme :
- Fatigue chronique, voire faiblesse musculaire : les fermentations émises par les champignons en excès qui génèrent des toxines ainsi que les résidus alimentaires non digérés sollicitent en permanence le système immunitaire. De plus, les malabsorptions des nutriments affaiblissement le corps 😴
- Infections à répétition : rhume, infection urinaire (cystite), gynécologiques…
- Douleurs articulaires ou musculaires : le Candida peut sécréter des métabolites (molécules issues du fonctionnement de la cellule, du métabolisme) qui affectent la mitochondrie (notre centrale énergétique) expliquant des états de fatigue et des douleurs musculaires à l’effort
- Stress et anxiété, brouillard mental : le système digestif en souffrance envoie des signaux au cerveau via le nerf vague. De plus, la candidose peut affecter l’humeur et le cerveau en agissant sur les neurotransmetteurs tels que la dopamine, le GABA ou la sérotonine
- Douleurs abdominales : mal au ventre, sensation de spasme ou de crampe avec localisation et intensité variable. Elle est en général soulagée par l’émission des selles ou de gaz
- Ballonnements : gonflement et tension de l’abdomen mais aussi de l’estomac. Il peut également être soulagé par l’émission des selles ou de gaz
- Reflux Gastro Œsophagien, brûlures d’estomac : dus à la pression des fermentations intestinales qui compriment l’estomac
- Troubles du transit intestinal : diarrhée la plupart du temps ou alternance diarrhée / constipation
Bref, la liste est longue et non exhaustive ! 😣
Les analyses à connaître pour savoir si vous avez une candidose intestinale
Maintenant que vous y voyez plus clair sur la candidose intestinale, nous pouvons aborder la question des analyses ! 🧪
Certaines analyses sont plus fiables que d’autres, c’est donc celles-ci que je vous recommande de faire :
- Analyse des Métabolites Organiques Urinaires (MOU) : ce test permet de mesurer les métabolites (molécules issues du fonctionnement de la cellule, du métabolisme) fongiques (Candida et autres levures) et bactériens (bactéries pathogènes). La présence de certains métabolites (arabinose, arabinitol et tartarate) indique qu’il y a une prolifération anormale du Candida dans l’intestin, sans toutefois être sûr que c’est dans l’intestin grêle (cela peut être le côlon). Toutefois, les MOU nécessitent une bonne préparation en amont (restrictions alimentaires, 1ères urines du matin, ne pas uriner la nuit etc.) pour être fiables mais ils ne le seront pas à 100% comme vu précédemment.
- Analyse de sang des anticorps anti-Candida (IgG) : on cherche une réaction du système immunitaire au Candida (plutôt candidose systémique). En effet, une étude de 2007 (https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/18166126/) a montré qu’une augmentation des anticorps IgG anti-candida était en rapport avec l’importance de la candidose. Toutefois, ces dosages sont souvent peu fiables et on peut souvent constater la présence de ces anticorps chez des personnes qui ne présentent aucun symptôme. Il y a donc beaucoup de faux positifs.
- Analyse de selles :
- coproculture classique : elle n’est malheureusement pas fiable car le Candida est un champignon naturellement présent dans le côlon et sa présence même en quantité ne nous donne donc pas d’information sur ce qui se passe dans l’intestin grêle. Il y a beaucoup de faux négatifs, car nous n’évacuons pas forcément assez de Candida dans les selles pour une détection
- coproculture approfondie : il y a les analyses du microbiote et le GI-MAP (Gastro Intestinal Microbial Assay Plus). Les analyses du microbiote sont pratiquées par quelques laboratoires en France et en Europe et le GI MAP se pratique essentiellement aux Etats-Unis. On analyse la répartition des différents phyla (familles de bactéries). La plupart des laboratoires va également associer une recherche de bactéries pathogènes, de levures dont le Candida ou de parasites. Le GI MAP ajoute les marqueurs de santé intestinale (calprotectine etc.), certains virus et la résistance à certains antibiotiques. L’intérêt de la coproculture approfondie est que c’est un test qui cherche un gène présent dans les bactéries (ARN 16S) qui est une technique plus précise que la coproculture classique (culture des échantillons), les résultats sont donc plus fiables.
- Endoscopie avec prélèvement de liquide : on prélève du liquide contenu dans l’intestin grêle pour analyser les champignons présents. Cette technique est fiable mais invasive et très peu pratiquée.
Même s’il existe des analyses relativement fiables (MOU, GI MAP), tout bilan se base également sur les symptômes qui nous orientent sur la bonne piste ! 🧭
Une fois que vous êtes fixée sur la candidose intestinale, il vous reste encore 1 étape avant de pourvoir passer à un protocole adapté : il faut vérifier que vous n’avez pas un SIBO associé ! 🦠
C’est fondamental car nous l’avons vu, il est courant (⅓ des cas environ) d’avoir un SIFO ET un SIBO. 😣
Les symptômes clés du SIBO (Small Intestinal Bacterial Overgrowth) et comment les distinguer du SIFO (Small Intestinal Fungal Overgrowth)
Il est vrai que le SIFO et le SIBO ont beaucoup de symptômes communs et on peut les confondre facilement !
Les points communs entre le SIFO et le SIBO
Les symptômes sont souvent très proches entre la candidose intestinale et le SIBO et les deux troubles sont souvent confondus : douleurs abdominales, constipation, diarrhée, ballonnements, flatulences, ventre gonflé… 🤰
Cependant, certains symptômes doivent vous mettre sur la piste d’un SIBO et non d’un SIFO :
- Symptômes aggravés par :
- consommation de fibres (crudités, pruneaux, légumineuses, choux, poireaux, ail, oignon, psyllium…), des aliments dits « sains »
- d’une manière générale, vous avez déjà travaillé avec un naturopathe ou un diététicien sur une assiette dite « saine » et cela ne va pas mieux
- consommation de probiotiques
- consommation d’alcool, de sucre (desserts, fruits…)
- Symptômes améliorés par :
- prise d’antibiotiques
Si vous reconnaissez ces symptômes chez vous, alors cela doit vous mettre sur la piste du SIBO ! 🕵️
Si c’est le cas, je vous conseille de faire un test respiratoire pour savoir si vous avez le SIBO de façon fiable.
Poursuivons avec ce qui engendre un SIFO ou un SIBO :
Certaines causes sont également communes au SIFO et au SIBO :
- Troubles de la motilité (motricité) intestinale : le Complexe Moteur Migrant (CMM) est une onde qui fait avancer le bol alimentaire dans l’intestin. Il commence à être activé 2h après le dernier repas. Il se déroule en 3 phases qui se succèdent et c’est lors de la dernière phase plus courte et intense que les restes alimentaires situés dans l’intestin grêle sont envoyés vers le côlon.
C’est la raison pour laquelle il ne faut pas grignoter car toute nouvelle introduction d’aliments (même « sains ») va interrompre ce travail ! Auquel cas cela ne laisse pas le temps au CMM de nettoyer correctement les déchets restants et devinez qui va s’en charger à sa place : les champignons bien sûr, notamment pour les déchets sucrés ! C’est la porte ouverte au SIFO !
- Déséquilibre du microbiote intestinal : prise répétée et/ou prolongée d’antibiotiques, alimentation déséquilibrée (riche en produits industriels et en sucre, pauvre en micronutriments), mastication insuffisante
- Alimentation trop sucrée, notamment les sucres raffinés et les boissons sucrées
- Prise prolongée d’Inhibiteurs de la Pompe à Protons (IPP) (Inexium, Lanzor, Mopral, Inipomp…) : ils inhibent l’acidité gastrique pourtant indispensable à la désinfection du bol alimentaire et à la bonne assimilation des protéines, du fer, du calcium, du magnésium, du zinc, des vitamines B9, B12 et C (https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/4161162/)
- Dysfonctionnement des sécrétions digestives : nous avons besoin, pour bien digérer nos aliments, d’un niveau correct d’acidité au niveau de l’estomac mais aussi de niveaux corrects de bile, d’enzymes pancréatiques et d’enzymes au niveau intestinal. S’il n’y en a pas assez, les aliments ne sont pas totalement digérés et cela crée des déchets
- Hypothyroïdie : cela cause un ralentissement du transit (constipation) en altérant le CMM et une baisse des sécrétions digestives. C’est donc en faveur des pullulations car les micro-organismes stagnent plus longtemps dans le système digestif et ne sont pas bien éliminés au départ dans l’estomac (baisse de sécrétion d’acide chlorhydrique)
- Diabète : le lien entre le SIFO et le diabète serait le déséquilibre du microbiote intestinal. En effet, la dysbiose favorise les maladies métaboliques comme le diabète. Des chercheurs (https://medecine.sorbonne-universite.fr/un-dereglement-du-microbiote-est-associe-a-la-formation-dune-molecule-favorisant-le-diabete-de-type-2/) ont montré que des changements dans la composition du microbiote intestinal entraînaient une augmentation des niveaux sanguins d’une molécule connue pour rendre les cellules de l’organisme résistantes à l’insuline et augmenter ainsi le risque de diabète de type 2.
On continue notre parcours dans les méandres de la candidose intestinale avec les facteurs aggravants ! 🛣
- 1er arrêt : le stress chronique (altération du microbiote, baisse de production d’acide gastrique, baisse de l’activité du CMM, baisse de la croissance des bactéries bénéfiques, Lactobacilles et Bifidobactéries et développement de bactéries et levures pathogènes). Il diminue également la production de mucus protecteur qui empêche l’adhésion des micro-organismes pathogènes)
- 2ème arrêt : le manque d’activité physique (mauvaise élimination des déchets, ralentissement de la motilité intestinale et de la vidange gastrique).
- 3ème et dernier arrêt : le manque de sommeil (altération du microbiote également).
Et enfin, on termine avec les conséquences à moyen-long terme. 🕰️
Elles sont également similaires entre le SIFO et le SIBO.
Elles sont liées à l’inflammation de la muqueuse intestinale via les toxines émises par la dysbiose (déséquilibre du microbiote intestinal).
Cela peut créer une hyperperméabilité intestinale et engendrer des réactions immunitaires telles que des hypersensibilités (intolérances) alimentaires, des déficits voire des carences, notamment en vitamines liposolubles (A, D, E, K). En effet, la dysbiose empêche l’activité correcte des sels biliaires (déconjugaison) nécessaire à leur assimilation ainsi qu’à celle des graisses, notamment des acides gras essentiels (Omega 3).
Or, ces acides gras et ces vitamines sont essentielles notamment pour moduler l’inflammation globale et notre immunité !
Le risque de carence en vitamine B12, calcium et magnésium est important également.
Le but ici n’est pas de vous faire peur mais de comprendre quelles sont les implications et pourquoi il ne faut pas rester avec un trouble digestif qui engendre une dysbiose intestinale !
Alors, avez-vous reconnus chez vous des symptômes typiques du SIBO ?
Option 1 : la réponse est oui, il faut passer le test pour le SIBO afin d’en avoir le cœur net ! ✅
Option 2 : la réponse est non, vous avez donc probablement “seulement” une candidose intestinale. 🍄
Les différences entre le SIFO et le SIBO dans le protocole
Courage, nous sommes presque au bout de notre parcours ! 🛣
Regardons maintenant ce qui différencie le SIFO du SIBO dans la prise en charge :
Heureusement, certaines plantes antimicrobiennes efficaces pour la candidose intestinale le sont aussi pour le SIBO ! 💊
En revanche, les antifongiques ne seront efficaces que pour le SIFO.
On peut combiner les deux lors d’un protocole ou seulement se concentrer sur la candidose intestinale si elle n’est pas associée à un SIBO.
Le régime alimentaire ne sera pas tout à fait le même non plus, même s’il y a beaucoup de points communs.
Enfin, la durée totale du protocole peut être rallongée en cas de SIFO et SIBO associés ainsi que ce qu’on appelle le “die-off” (réaction aux plantes antimicrobiennes) mais rassurez-vous, on s’en sort quand même ! 🙂
Voilà, maintenant que vous y voyez plus clair sur le parcours à suivre, la prochaine étape sera de mettre en place un protocole adapté au trouble digestif qui aura été identifié.
Envie d’aller plus loin ?
Si vous le souhaitez, nous pouvons échanger 📞 lors d’un Appel Digestion offert et sans engagement.
Nous aborderons vos symptômes, où vous en êtes dans votre parcours et ce que vous avez déjà essayé.
Cela vous permettra d’être rassurée et d’y voir plus clair sur la marche à suivre dans votre situation.
Au plaisir d’échanger ensemble ! ✨
